Festival F’A’A 2023
Filmer l’Art et l’Architecture
Première édition
30 juin — 2 juillet 2023
Résolument tournée vers l’outil cinématographique, cette première édition traite particulièrement du film comme dispositif de médiation à travers des oeuvres de références et plus contemporaines.
Sont développées différentes thématiques à travers des programmations orientées, notamment autour des acteurs du département et de ses habitants, du territoire et de son architecture, de l’artiste et de son crépuscule, du geste créateur et de son annihilation, du regard spectateur ou du regard guidé.
Événement emblématique du festival, la soirée d’ouverture officielle permet la promotion de l’artiste lauréate de la Résidence F’A’A 2022, Théodora Barat, et la projection en avant-première de son court-métrage (Atomic) Four Corners réalisé avec le soutien de la Résidence F’A’A et de la DRAC Centre Val-de-Loire.
3 jours de festival
15 artistes et professionnels invités
14 séances thématiques
45 films projetés
854 minutes de projection
Vendredi 30 juin
Samedi 1er juillet
Dimanche 2 juillet
Notices
Un rôle pour tous
La création ? C’est toujours un pari, que chacun peut faire. Au moins une fois dans sa vie. À Aubigny aussi. Acteurs, poètes, chanteurs, chacun peut l’être, à sa manière. Tout est question de regard, de perception. C’est ce que nous raconte le film Un rôle pour tous réalisé par Jean-Yves Charpin à la suite d’une rencontre avec des employés d’Isa Groupe participant à l’Atelier de théâtre conduit par Lucie Contet et Salomé Elhadad Ramon, metteurs en scène de la Compagnie Poupées Russes. Sur une scène, sur une pellicule, dans la vie, qu’est ce qui change ? Le regard sur soi, celui que portent les autres. On les appelle personnes en insertion. Venez voir à quel point ils rayonnent et sortent de tous les cadres !
(Dé)jouer l’exposition
Il ne fait aucun doute que l’exposition, l’ensemble des cadres et procédures qui lui sont attachées, oriente la perception du visiteur. Ainsi, l’exposition transforme l’œuvre en relations et en situations de médiation. Pourtant, le lien central entre l’exposition et la perception des œuvres semble être remis en jeu par l’intermédiaire du cinéma. Cette séance sera dédiée à une série de films mettant en scène des visites muséales qui déjouent les attentes et rejouent ainsi, à leur manière, le parcours du visiteur dans l’espace muséal par la déambulation de l’œil de la caméra.
Girelle Production
Cette séance est dédiée à un film de la collection « Atelier 205 », initiée et dirigée par Christophe Camoirano et Philippe Gasnier en collaboration avec Olivier Daunizeau. « C’est en Région Centre Val de Loire, en Eure et Loir, que Cécile Le Talec s’installe il y a plus de vinght ans. Le lieu : l’ancien chai d’un négociant en vins qui a cessé son activité. Alors sa production prend une autre dimension, les objets deviennent sculptures, les supports se multiplient, le son est diffusé ad libitum. (…) Il s’agit d’accueillir et de capter des mondes sans doute voués à disparaître. »
Les plis de l’esprit
“L’anormalité normale” est une brève introduction à la série de films réalisés par les personnes hospitalisées de l'hôpital George Sand de Bourges sous l'intitulé GENERATIV PROCESS, accompagnés par les artistes Paule Combey et Patrik Pion intervenants à l’hôpital depuis le début des années 1980. Une vingtaine de films ont été ainsi réalisés collectivement entre 2003 et 2012. Ce temps d’atelier conduisait à transmuer une situation vécue comme anormale en temps de réflexion, de questionnement, de création et d’expression. Il s’agissait également de créer les conditions d'un nouveau vécu faisant émerger du désir. Une expérience du sensible que l’on fait de soi et des autres qui s’ancre progressivement de façon profonde jusqu'à devenir une conduite référentielle pour les participants. Un réseau d’émotions, de pensées et d’affects qui produit de l’aléatoire, du hasard, de l’accident, de multiples surprises et bifurcations de l’œil et de l’esprit : une tension créatrice partagée. Ce dynamisme plastique spatio-temporel qui alliait peinture, sculpture, installation, performance, art corporel, musique et monde sonore, cherchait à créer une approche perceptive de sorte quelque chose de l’ordre du visible prenne corps, favorisant la présence du sujet.
Four Corners
Cette séance met en regard deux films réalisés dans les paysages immenses et désertiques du Grand Ouest américain. Four Corners de Théodora Barat – artiste en résidence F’A’A 2023 – tire son titre de la zone située au sud-ouest des Etats-Unis destinée à l’extraction d’uranium. L’artiste mène l’enquête sur ce territoire qui fut à la fois le terrain d’essai de tests nucléaires, et le lieu de nombreuses expérimentations artistiques du Land Art tel que la sculpture monumentale de l’artiste américaine Nancy Holt, Sun Tunnel (1978), gigantesques tubes de béton braqués sur des axes astronomiques. Par les choix des cadrages et des mouvements de caméra, le film permet d’enregistrer les étapes du chantier tout en rejouant les effets d’échelles et de perceptions des sculptures elles-mêmes.
Pièges du regard
Les Chasseurs dans la neige de Pieter Bruegel est une scène d’hiver iconique. Des chasseurs et leurs chiens enfoncent leurs pas dans la neige, des paysans grillent le cochon, des patineurs insouciants pirouettent sur la glace. Mais comme nous le révèlent progressivement les deux spécialistes du peintre, Reindert Falkenburg et Michel Weemans, derrière la face radieuse du paysage et des activités innocentes se cache un visage plus inquiétant. La caméra caresse lentement la surface de la peinture, explorant le paysage dans ses moindres détails. Peu à peu la neige apparaît comme un masque et le tableau se révèle être un piège. Un piège pour l’esprit, un piège pour l’œil.
Regards de pierre
L’histoire a retenu que le sculpteur Pygmalion était tellement amoureux de sa création, Galatée, que cette dernière s’incarna pour en devenir la femme. La destinée « vivante » de la sculpture était ainsi scellée dans une relation d’imitation et de possession des corps. Avec son invention à la fin du XIXe siècle, le cinéma est venu parachever cette longue tradition en offrant le mouvement, depuis toujours recherché, aux figures figées dans la pierre. Motif récurant depuis son origine, la sculpture vivante est rapidement devenue le moyen idéal, à peine détourné, de réaffirmer la puissance magique du cinématographe d’animer les corps inertes, d’insuffler la vie au monde des choses. Pour autant, cette histoire n’a pas été écrite d’une seule main. Nombreux ont été les artistes et cinéastes à déconstruire ces mythes, à imaginer d’autres types de relations entre la sculpture et le cinéma qui ne soient plus simplement celle de la subornation du modèle. Filmés pour la plupart d’entre eux dans les galeries du musée, dans ce « chaos de toutes ces grandeurs sans mesure commune, du mélange inexplicable des mains et des géants, ni même de ce raccourci de l’évolution que nous offre une telle assemblée d’êtres parfaits et d’inachevés, de mutilés et de restaurés, de monstres et de messieurs … » dénoncé par le poète Paul Valery, les films réunis pour ce programme nous donnent à voir ces sculptures vivantes autrement. C’est au désordre des corps que ces regards de pierre nous invitent.
Performer la photographie
En 1980, Roland Barthes publie son essai sur la photographie, La Chambre claire. La même année, Alix Cléo Roubaud semble déjouer la vérité des images dans le film de Jean Eustache, Les Photos d’Alix. Dans son film Quarries (2022), Ellie Ga convoque sur une table lumineuse des photographies qui forment un jeu de cartes inattendu, à mi-chemin de la confidence et de l’association d’idées. Dans Vita Nova (2009), Vincent Meessen scrute une couverture du magazine Paris Match, parue en 1955, objet d’analyse du même Roland Barthes dans ses Mythologies, au fil d’une enquête surprenante et paradoxale. Autant de dérives au contact des images qui se révèlent trompeuses, fallacieuses, incertaines et pourtant révélatrices.
Carte Blanche au FIFA – Festival International du Film sur l’Art de Montréal
La vie en kit de Élodie Degavre.
Des maisons en acier au pied d’un terril. Un « meccano » de bois. Un chantier en pièces détachées confié à des étudiants. C’est à Bruxelles, Charleroi et Liège que trois architectes et une poignée d’habitants aventureux vont concrétiser leurs idéaux de logement. Tout juste sortis de mai 68, ils vont démontrer le potentiel révolutionnaire de l’architecture en kit. Que reste-t-il aujourd’hui de leurs maisons de demain ?
Fifi hurle de joie de Mitra Farahani
Exilé à Rome depuis 1954 pour échapper aux persécutions, le peintre Bahman Mohassess est une légende de l’art moderne iranien dont l’œuvre a été détruite, mutilée, mise en morceaux, au minimum censurée par les différents régimes de son pays natal. Lorsque la cinéaste Mitra Farahani le retrouve dans sa chambre d’hôtel italienne, elle découvre un vieil homme qui ne crée plus depuis longtemps. Deux mois avant sa disparition, Bahman Mohassess accepte de livrer le récit de sa vie devant la caméra alors qu’il s’apprête à réaliser son oeuvre ultime, « The Unknown Masterpierce », commandée par deux admirateurs, artistes eux-mêmes, venus d’Iran.
Eugène (Jerry Lewis) est un auteur de bandes dessinées pour enfants à l'imagination débordante et Rick (Dean Martin) est son colocataire, artiste en difficulté qui s’inspire des rêves d'Eugène pour une bande dessinée. Le réalisateur Frank Tashlin est connu pour avoir transformé ses dessins animés réalisé pour la Warner Brothers et Disney, en véritable expérience cinématographique. Le comique de situation exagéré et les personnages hyperréalistes incarnés à la perfection par Lewis et Martin - ainsi que Shirley MacLaine et Dorothy Malone dans le rôle des voisines du dessus - insuffle à Artists and Models l’esprit et le dynamisme des Looney Tunes. Satire marquante de la culture pop du milieu des années 1950, le film de Tashlin tourne en dérision presque tous les sujets brûlants de l'époque : des auditions de la sous-commission du Sénat à la guerre froide, en passant par la course à l'espace et le monde de l'édition.
Éloge de la main
Pour Paul Valéry, « la réalisation d’une œuvre d’art, une œuvre de peinture et de sculpture, comme une œuvre d’art elle-même dont l’objet matériel qui se façonne sous les doigts de l’artiste n’est plus que le prétexte, l’accessoire de scène, le sujet du ballet. » En filmant l’artiste au moment de la création, le cinéma affirme sa capacité à saisir le corps en mouvement et à transformer l’action des êtres vivants en moment chorégraphique. Le geste de l’artiste, en tant que processus, n’est pas seulement une mise en forme de la pensée, mais une forme de visibilité de l’intention. Dans les films qui composent cette séance, les mains accomplissent leur tâche technique et deviennent, en cela, des formes métonymiques de leur activité. Bien qu’elles soient réduites à leur fonction, l’enchaînement de figures ouvre vers une chorégraphie gestuelle qui libère les mains de leur rôle productif.
Bingo
En -560 avant JC, le roi Crésus finance le temple d’Artémis pour la déesse grecque de la chasse et de la nature sauvage. Considéré dans l’Antiquité comme la quatrième des Sept Merveilles du Monde, il sera incendié volontairement 200 ans plus tard par le berger Érostrate qui cherche à se rendre célèbre par la destruction du temple. Le complexe d’Erostrate qualifie aujourd’hui la psychologie des individus prêts à tout pour être reconnus. En 1963, les Maslon, une famille de grand collectionneurs, commande à l’architecte Richard Neutra, la Maslon House situé à Rancho Mirage en Californie. Celle-ci sera rachetée en 2002 par un nouveau propriétaire qui la détruit au Bulldozer, conduisant lui-même le premier engin qui attaque les murs de cette fascinante maison moderniste. En août 1974, Gordon Matta-Clark découpe une maison à Niagara Falls, dans l'État de New York. Le film Bingo/Ninth enregistre le processus : l’artiste divise la façade extérieure en neuf parties puis, une heure après, la maison est démolie, les segments de la façade sont transportés à Art Park puis jetés en décharge. Pendant le premier confinement de la crise sanitaire de 2020, Théodora Barat, se rend à Hong Kong, la ville des publicités et des enseignes monumentales constamment allumées. L’artiste décide alors de filmer en nuit américaine et plonge dans le noir les architectures autoritaires et dominantes du centre financier de Hong Kong et des « substations » électriques. Une mise en scène science-fictionnelle d’une réalité brute et crue : Off Power.
Rituels, Exorcismes, Promesses
Le souvenir des empreintes de mains dans les cavernes magdaléniennes en traversant Paris à l’aube (Les Mains négatives). Les autels d’anciennes divinités, disséminés dans le paysage mexicain (Altares). La fabrication de marionnettes, à l’aune de l’intelligence artificielle (Diteggiatura). Le théâtre mélancolique de l’atelier d’un peintre géorgien de la fin du dix-neuvième siècle (Arabesques sur le thème de Pirosmani). Les fantômes en boucle d’un film de Sergueï Paradjanov (The Passion). Au cœur de ces rituels délicats, âpres, parfois violents, l’art semble conjurer, sans certitude, la destruction et l’oubli.
Informations
Contacts & informations
Contact Presse
Marie Laure Ravier
+33 6 60 17 12 58
marielaureravier(at)gmail.com
Partenaires
PARTENAIRES OFFICIELS
Ministère de la Culture – Drac Centre-Val de Loire
Région Centre Val de Loire – labellisé « Nouvelle Renaissance »
Département du Cher
Communauté de Commune Sauldre et Sologne
Ville d’Aubigny-sur-Nère
Centre Wallonie-Bruxelles
Le Château de Moison
PARTENAIRES ARTISTIQUES
École nationale supérieure d’art de Bourges – Ensa Bourges
Festival International du Film sur l’Art de Montréal – FIFA
Centre du Film sur l’Art – Bruxelles
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Ciclic – Région Centre-Val de Loire
Galerie Cappaza
Allons Voir !
SensoProjekt
Antre Peau
JAP Bruxelles
Centre d’art Les Tanneries
PARTENAIRES PROJETS 2023
ISA Groupe
Crédit Agricole
France Bleu Berry
Domaine Guillerault-Fargette Sancerre
Domaine Adèle Rouzé Quincy
Domaine Jacques Rouzé Reuilly
Green Art Paysage
Nos remerciements à Thibault Soulet, directeur des services culturels de la Ville d’Aubigny-Sur-Nère, et à Alexandre Mulot, projectionniste de l’Atomic Cinéma.
COMITÉ D’ORGANISATION
Sylvie Boulanger, Jean-Yves Charpin, Mary-Anne de la Palme
COMITÉ DE PROGRAMMATION
Sylvie Boulanger, Érik Bullot, Lydie Delahaye, Jonathan Pouthier
Sylvie Boulanger, curatrice en art contemporain et éditrice, a réalisé des expositions, des collections, des livres, des films et des festivals, pour le compte du Ministère de la culture, d’associations et de fondations privées. Elle étudie particulièrement les enjeux de l’art qui se diffuse hors du champ académique de l’art. Elle dirige les rencontres MAD (Multiple Art Days). Elle est membre des Laboratoire SACRe, LabEx ICCA Paris13, à l’UFR ape Paris8, à la Revue Multitudes.
Érik Bullot, cinéaste, théoricien. Il a réalisé de nombreux films à mi-chemin du documentaire et du film d’artiste. Son dernier film, Langue des oiseaux, a obtenu le Prix du patrimoine culturel immatériel au Festival Cinéma du réel en 2022. Il a publié notamment Sortir du cinéma - Histoire virtuelle des relations de l’art et du cinéma (2013) et Le Film et son double - Boniment, ventriloquie, performativité (2017) aux Éditions Mamco (Genève). Il enseigne le cinéma à l'École nationale supérieure d’art de Bourges.
Jean-Yves Charpin, chef opérateur et réalisateur, vice-président des Ateliers de Moison, contribue à la création et à la réalisation de l’émission Capital sur M6, collabore à Lundi Investigation pour Canal+, et sur de nombreux documentaires télévision et cinéma, tel que Mon Maître d’école d’Emilie Thérond. Passionné par l’écologie, il sera, pour France 5, un des piliers du magazine Gaïa. Il a fait l'École Louis Lumière Paris.
Mary-Anne de La Palme, productrice, présidente des Ateliers de Moison. Directrice des Films du Grillon puis de MAB Production, elle produit des formats courts et de nombreux documentaires pour la télévision. Ses courts-métrages cinéma Comme un Frère primé à Alès et Départ Immédiat Prix Spécial du Festival de Clermont Ferrand et Grand Prix du Festival de Cabourg ont été sélectionnés dans de nombreux festivals étranger.
Lydie Delahaye, maitresse de conférence à l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne. Docteure en Études cinématographiques et diplômée de l’École des beaux-arts de Paris, ses recherches portent sur les enjeux esthétiques de la médiation des savoirs par le film. Elle prépare un ouvrage sur les enjeux critiques et historiques de l’art filmé aux éditions Mimésis.
Jonathan Pouthier, attaché de conservation au musée national d'art moderne – Centre Pompidou à Paris, et chargé de la programmation de la collection des films. Il est l'auteur de nombreux articles sur les relations entre le film et les arts visuels et de l’ouvrage L’histoire d’une histoire du cinéma (co-édité avec Enrico Camporesi, Centre Pompidou / Paris expérimental, 2023). Il a été le commissaire de plusieurs expositions, notamment « Le reste est ombre. Pedro Costa, Rui Chafes, Paulo Nozolino » (Centre Pompidou, 2022, co-commissaire Philippe-Alain Michaud), « Rosa Barba, Hear, There, Where the Echoes Are » (Centre Pompidou, 2023) et « Do You Know Snow ? » (Centre d’art contemporain de Genève, 2023, co-commissaire Pierre Leguillon). Il enseigne l’histoire de l’art et du cinéma à l’École du Louvre et à l’ETH à Zurich.
ÉQUIPE F’A’A 2023
Amélie Boulin, Adrien Brabis, Juliette Karpa, Michel Karpa, Andréa Martin Nigri, Guillaume Pénicot, Cécilia Verdy
Musique originale générique Max-Louis Raugel
Design graphique Roch Deniau
Musique originale générique Max-Louis Raugel
Design graphique Roch Deniau